01 février 2006

Les limites à l'intégration régionale en Asie


L'intégration de l'Asie orientale, région dans laquelle les échanges progressent rapidement, est limitée par la forte affirmation des nationalismes. Cette affirmation se traduit par la non-résolution de litiges frontaliers et les différends sur le passé commun.

[Commando de la République populaire de Chine marquant le territoire sur l'archipel des Spratley en Mer de Chine méridionale]

Des bouts de rocher très convoités

Les minuscules archipels des Spratley et des Paracel, en Mer de Chine méridionale, font rêver les pays qui les entourent. Tous prétendent avoir des droits sur tout ou partie de ces îlots. Pourquoi un tel intérêt ? Parce qu'ils ont une position stratégique, que leur possession permet de s'approprier un immense espace océanique et surtout des fonds marins que l'on soupçonne d'abriter des réserves pétrolières abondantes. Chaque pays tente plus ou moins symboliquement de marquer son territoire (borne, constructions légères, aérodrome, manoeuvres navales,...).






Entre la Corée et le Japon, outre la querelle sur le nom que doit prendre la mer qui les sépare : Mer de l'Est pour les uns, Mer du Japon pour les autres, les deux pays se disputent l'île inhabitée de Takeshima.

Les deux Chine (communiste et nationaliste), pour une fois d'accord, revendiquent l'archipel des Senkaku, administré par le Japon et qui a une position stratégique majeure.

[source : L'Atlas des atlas, hors-série de Courrier international, 2005]


Le poids du passé

Les querelle à propos du passé sont nombreuses, en particulier sur la seconde guerre mondiale et l'expansion japonaise durant cette période. Les manuels scolaires japonais sont encore très peu bavards sur les exactions commises par les Japonais en Corée ("femmes de réconfort") et en Chine (massacres de Nankin en 1937, photographie ci-contre). La visite annuelle du premier ministre japonais Koizumi au sanctuaire de Yasukuni où sont honorées les âmes des Japonais morts pour le pays depuis l'ère Meiji suscite des vives réactions en Asie. En effet, certains des criminels de guerre jugés lors des procès de Tokyo y sont honorés. Le site officiel du sanctuaire (situé à côté du palais impérial à Tokyo) ne fait d'ailleurs rien pour dissiper le malentendu en parlant notamment des "procès injustes" faits aux soldats japonais. (en anglais ou en japonais...).

Voyez, dans la partie documents du Blog, cet article du correspondant du Monde au Japon, Philippe Pons, sur les rapports troubles des autorités japonaises à cette période et les sanctuaires de Koa Kannon (boudhiste) et Yasukuni (shintoïste).

Aucun commentaire: